Les ISC contribuent à la mise en place de systèmes nationaux de santé publique solides et résistants

par l’équipe de l’IDI chargée des objectifs de développement durable

Alors que le monde est confronté à une crise sanitaire mondiale, l’immense importance de systèmes de santé publique solides et résilients pour atteindre l’objectif de développement durable n° 3 des Nations unies (ODD 3) – assurer unevie saine et promouvoir le bien-être de tous à tout âge – n’ajamais été aussi évidente. Les institutions supérieures de contrôle (ISC) ont un rôle clé à jouer dans la lutte contre les inégalités croissantes lors de telles pandémies et dans la garantie que les segments vulnérables de la population ne sont pas laissés pour compte.

À cette fin, l’initiative de développement de l’INTOSAI (IDI), en collaboration avec les secrétariats régionaux et le Comité de partage des connaissances et des services de la connaissance (KSC), soutient un audit de performance coopératif lié aux éléments suivants Objectif 3.d des ODD (renforcer la capacité de tous les pays, en particulier des pays en développement, en matière d’alerte précoce, de réduction des risques et de gestion des risques sanitaires nationaux et mondiaux). L’équipe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) chargée de la résilience des services de santé apporte un soutien technique à cette initiative. Ce contrôle coopératif peut avoir un impact à la fois au niveau national et régional, car les rapports de contrôle de plusieurs ISC d’une région donneront une image complète de l’état de la mise en œuvre de l’ODD 3.d.

Afin de renforcer la capacité des ISC à réaliser ces audits, l’IDI a développé une plateforme intégrée de formation et d’aide à l’audit comprenant quatre éléments : contenu de la formation (unités asynchrones et classes synchrones), apprentissage social (forums de discussion, parkings, cafés, webinaires et banque de questions d’audit), autres ressources (bibliothèque, liens audio et vidéo, et liens vers d’autres cours), et aide à l’audit (retour d’information et aide à chaque étape de l’audit). En plus de l’équipe de l’IDI, dix-neuf mentors sont engagés pour apporter ce soutien.

Trente-neuf ISC de cinq régions participent aux audits 3.d, et la plupart des équipes sont actuellement à la fin de la phase de planification. Les rapports devraient être achevés vers la fin du premier trimestre 2022.

Qu’est-ce que la résilience des systèmes de santé publique ?

Les systèmes de santé publique résilients atténuent les effets des événements perturbateurs, s’y préparent, y répondent et s’en remettent tout en continuant à fournir des services de santé essentiels, et ils s’appuient sur leur expérience pour apporter des améliorations. Pour parvenir à la résilience, il faut adopter une approche multidimensionnelle et globale des urgences de santé publique aux niveaux politique, opérationnel et de la prestation de services, notamment en renforçant les fonctions essentielles de la santé publique. Selon l’OMS, ces fonctions comprennent par exemple la surveillance, la protection et la promotion de la santé, et la préparation à la santé publique.

Les systèmes de santé publique résilients alignent “la planification des urgences sanitaires sur la stratégie plus large du secteur de la santé et vice versa, y compris les budgets appropriés et les cadres de suivi et d’évaluation pour les interventions planifiées et imprévues”(Mustafa et al., 2021).

Comment les ISC peuvent-elles effectuer des contrôles efficaces sur l’ODD 3.d ?

Bien que la résilience des systèmes de santé publique comporte de nombreuses dimensions, les audits 3.d se concentrent sur celles qui sont incluses dans cet objectif spécifique. Lors de leurs contrôles 3.d, les ISC peuvent examiner comment les gouvernements renforcent leur capacité à effectuer les tâches suivantes (en fonction du contexte national et des risques) :

  • Prévoir, prévenir et préparer les urgences en matière de santé publique
  • S’adapter, absorber et répondre aux urgences en matière de santé publique
  • Maintenir les services de santé essentiels en cas d’urgence

Les ISC devraient se concentrer sur la cohérence et l’intégration des politiques au sein du gouvernement, ainsi que sur la mesure dans laquelle le gouvernement a impliqué diverses parties prenantes dans ses efforts. L’un des principes de l’Agenda 2030 des Nations unies est que tous les processus de mise en œuvre des ODD soient participatifs et inclusifs. Les parties prenantes comprennent tous les niveaux et secteurs du gouvernement, la société civile et le secteur privé, les membres du parlement et les institutions nationales des droits de l’homme.

L’engagement des parties prenantes est étroitement lié à un autre principe important qui sous-tend les audits 3.d : “ne laisser personne de côté”. La pauvreté et les inégalités peuvent empêcher les groupes vulnérables de participer aux progrès des ODD et d’en bénéficier. Afin d’évaluer les efforts déployés par les gouvernements pour ne laisser personne de côté dans la mise en œuvre de l’ODD 3.d, les ISC peuvent poser des questions telles que :

  • Comment le gouvernement identifie-t-il les groupes vulnérables ?
  • Pourquoi ces groupes sont-ils laissés pour compte ?
  • Quelles sont les sources de données désagrégées disponibles sur ces groupes et quelles sont les lacunes en matière de données ?
  • Que fait le gouvernement pour déterminer les besoins de ces groupes et les soutenir ?

Comment les ISC peuvent-elles s’assurer que leurs contrôles renforcent la résilience des systèmes de santé publique ?

Comme le souligne le modèle d’audit des ODD (ISAM) de l’IDI, les ISC devraient se concentrer sur l’impact à tous les stades de leurs audits des ODD, y compris lors de la conception, de la réalisation et de l’établissement de rapports sur les audits. Le guide comprend des questions pratiques sur l’impact de l’audit que les ISC doivent prendre en considération tout au long du processus.

Après avoir publié leur rapport d’audit, les ISC peuvent prendre d’autres mesures pour renforcer l’impact de l’audit :

  • Examiner les mesures correctives prises par les parties responsables sur la base des résultats de l’audit. En fonction de leur mandat, de leurs pratiques de contrôle et de leurs capacités, les ISC peuvent rencontrer les dirigeants des entités contrôlées, demander des rapports d’avancement ou effectuer des contrôles de suivi.
  • Communiquer les messages clés de l’audit aux niveaux national, régional et international, notamment par le biais de communiqués de presse, de la participation à des événements et des médias sociaux.
  • Créer des coalitions de parties prenantes afin de favoriser un fort sentiment d’appropriation des travaux et des recommandations de l’ISC.

Lors de récentes réunions des dirigeants des ISC et des parties prenantes de l’Organisation arabe des ISC (ARABOSAI), de l’Organisation asiatique des ISC (ASOSAI), de l’Association du Pacifique des ISC (PASAI) et de l’Organisation des ISC des Caraïbes (CAROSAI), les parties prenantes externes ont affirmé la contribution de ces audits à l’amélioration de la résilience des systèmes de santé publique et de leur capacité à répondre aux crises à venir.

En entreprenant ces contrôles au milieu de la crise sanitaire mondiale actuelle, les ISC démontrent aux citoyens, aux décideurs et aux parties prenantes externes qu’elles peuvent répondre efficacement à des environnements changeants et à des risques émergents. Pour plus d’informations sur l’audit de l’ODD 3.d, cliquez ici.

“Travailler en tant que mentor pour ce contrôle coopératif ne m’a pas seulement aidé à me développer professionnellement et personnellement, mais m’a aussi aidé à comprendre profondément pourquoi le travail des ISC est important et comment nous pouvons contribuer à la vie des citoyens. Cette mission m’a appris l’importance de couvrir les aspects de l’approche de l’ensemble du gouvernement et de l’inclusivité dans le contrôle de performance pour avoir un plus grand impact.”

Sonam Wnagmo, SAI Bhoutan
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