La Cour des comptes française élabore un nouveau plan stratégique

Peu après sa nomination en juin 2020 au poste de premier président de la Cour des comptes, l’institution supérieure de contrôle (ISC) française, Pierre Moscovici a identifié le besoin d’un nouveau plan stratégique qui définirait les priorités de l’ISC pour les cinq prochaines années, renforcerait son impact sur la vie des citoyens et stimulerait ses contributions internationales. L’ISC de France attache une grande importance au partage des connaissances entre les membres de la communauté des auditeurs du secteur public et espère que la méthodologie et les résultats de son examen stratégique seront utiles aux autres ISC.

La transparence et la participation ont été des éléments clés dans la préparation du plan stratégique intitulé “Juridictions financières 2025 (JF2025)”. M. Moscovici a lancé le processus en juillet 2020 en envoyant un questionnaire aux membres du personnel afin de recueillir leurs idées pour améliorer le travail de l’ISC et renforcer son impact. Plus de 1 200 des 1 500 membres du personnel ont répondu au questionnaire.

En septembre 2020, l’élaboration du JF2025 s’est poursuivie, avec un comité directeur, un groupe consultatif composé de collègues anciens et anciens, huit groupes de travail, 72 participants issus du personnel de l’ISC, y compris des auditeurs juniors et seniors et du personnel administratif, et six sessions d’échange avec les présidents des six chambres de l’ISC et des 17 chambres régionales et territoriales des comptes (CRCT). Dans le cadre de cet effort considérable, le SAI France a publié 11 lettres d’information et 16 documents de synthèse, et a organisé sept ateliers au cours desquels les participants ont fait part de leurs commentaires à l’issue de sessions de brainstorming.

Ce travail aurait été incomplet sans la contribution des parties prenantes externes. Ainsi, le SAI France a consulté près de 2 500 audités par le biais de questionnaires et a interrogé plus de 200 d’entre eux lors d’ateliers, ainsi que des parlementaires, des élus locaux, des responsables associatifs, des décideurs publics et des journalistes. Enfin, l’homologue britannique de l’ISC France, le National Audit Office, a procédé à un examen par les pairs de septembre à décembre 2020, ce qui a permis de renforcer le produit final.

M. Moscovici a présenté le plan stratégique au Président de la République, au Premier ministre et à la presse en février 2021. La mise en œuvre du plan se concentrera sur les questions fondamentales liées aux ressources.
JF2025 définit trois objectifs stratégiques qui, ensemble, comprennent 40 actions clés pour les mois et les années à venir :

Mieux servir les citoyens grâce à des rapports plus diversifiés, plus opportuns et plus accessibles

Le SAI France jouit actuellement de la confiance de plus de 70 % des citoyens français et, au cours de l’année écoulée, l’engagement du public sur son site web et ses réseaux de médias sociaux a augmenté de 24 % et 21 %, respectivement. Cependant, le SAI France a identifié des moyens de renforcer encore ses liens avec les citoyens, notamment par les moyens suivants

  • Fournir une plateforme en ligne permettant aux citoyens de suggérer des sujets d’audit.
  • Élargir l’accès aux travaux de l’ISC, dont seulement 60 % environ sont actuellement disponibles en ligne. La crise actuelle souligne la nécessité pour l’ISC de diffuser largement ses messages dans des formats plus interactifs.
  • Intégrer des méthodes d’audit plus efficaces et développer des audits dits “flash”, qui permettent d’analyser en temps utile les données financières et les coûts des politiques publiques.

Renforcer et actualiser les activités du SAI France

Le SAI France, en tant que tribunal, doit maintenir sa structure juridictionnelle pour tenir les gestionnaires publics personnellement responsables de leur mauvaise gestion des fonds publics. Mais elle doit aussi s’orienter vers un système plus simple et plus responsable, mieux adapté aux défis de gestion du 21e siècle, avec l’ISC et les ACRT servant de juge unifié des gestionnaires publics. Par ailleurs, comme le souligne la Constitution, l’ISC France doit devenir le premier évaluateur des politiques publiques économiques, sociales et environnementales du pays. Les ACTR devraient également contribuer à cette évaluation et les dirigeants régionaux devraient pouvoir leur demander de réaliser des évaluations des politiques publiques.

En outre, l’ISC France peut rendre ses contrôles plus utiles, plus efficaces et plus ciblés en utilisant plus fréquemment une approche fondée sur les risques et en adhérant aux meilleures pratiques en matière de contrôle. Par exemple, les audits devraient être plus encourageants que pénalisants, sans pour autant négliger les irrégularités, la mauvaise gestion et d’autres problèmes. L’ISC France a fait de réels progrès dans l’intégration des dimensions européenne et internationale dans ses travaux, mais elle peut aller encore plus loin dans la hiérarchisation de ces questions.

Promouvoir une gouvernance plus intégrée et plus souple

Le SAI France, qui se consacre à l’État et aux questions et politiques nationales, et les RTCA, qui se consacrent aux régions et aux territoires, sont les deux faces d’une même pièce et doivent fonctionner de manière plus intégrée. Les comités de gouvernance et de planification stratégique de l’ISC France et des ACTR doivent collaborer plus étroitement, et la planification de leurs contrôles bénéficiera d’une meilleure coordination.

Ensemble, l’ISC France et les ACRT présentent des caractéristiques – telles qu’une large perspective, l’indépendance et la proximité des décideurs à tous les niveaux – qui les qualifient de manière unique pour juger, contrôler, évaluer et conseiller. Ces actifs seront la clé des transformations dans les années à venir.

Le plan stratégique, avec ses trois objectifs principaux et ses initiatives à court et à long terme, fournit une feuille de route pour les efforts de l’ISC France jusqu’en 2025. Pour en savoir plus, consultez le plan en français ou en anglais.

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