L’engagement des OSC est une nouvelle opportunité pour de nombreuses ISC des îles du Pacifique : L’engagement des parties prenantes du PASAI
Auteur : Luke Eaton, conseiller en communication/rédacteur, PASAI Luke Eaton, conseiller en communication/rédacteur, PASAI
En juillet 2022, l’Association des institutions supérieures de contrôle des finances publiques du Pacifique (PASAI) a organisé pendant trois jours un atelier intitulé “Engagement efficace des parties prenantes”, auquel ont participé des membres du personnel de dix bureaux de contrôle des finances publiques des îles du Pacifique.
Au cours de l’atelier, nous avons lancé une boîte à outils pour l’engagement des parties prenantes. La boîte à outils présente les bonnes pratiques en matière de communication avec les trois branches du gouvernement ainsi qu’avec les citoyens et les organisations de la société civile (OSC).
Il comprend des procédures et des modèles pour communiquer avec chacun de ces groupes de parties prenantes. Dans le cas des citoyens et des OSC, il existe un modèle que le personnel d’audit peut utiliser pour résumer un rapport d’audit en une seule page comportant quatre sous-titres.
La boîte à outils comprend également un modèle de présentation que le personnel d’audit peut utiliser lorsqu’il parle des résultats et des recommandations de l’audit aux OSC. La présentation suggère aux OSC qu’elles peuvent, à la suite de la présentation :
- lire, partager, promouvoir, citer et utiliser le rapport de l’ISC,
- encourager l’entité auditée à mettre en œuvre les recommandations du rapport,
- utiliser leurs réseaux et leurs contacts sur le terrain pour savoir si l’entité auditée met en œuvre les recommandations du rapport, et
- fournir éventuellement un retour d’information sur la mise en œuvre.
Nous savons que l’engagement actif des OSC est une nouveauté pour de nombreuses ISC du Pacifique. C’est pourquoi la présentation comprend également un aperçu du rôle de l’ISC dans la gestion des finances publiques (GFP) et souligne l’importance de l’indépendance de l’ISC.
Dans un récent article de blog[1], nous avons souligné six opportunités dans le cycle de contrôle pour les ISC d’impliquer les OSC de manière mutuellement bénéfique. L’une des possibilités les plus évidentes se situe peut-être au niveau de la phase d’élaboration du rapport, lorsque les ISC peuvent simplement produire des résumés de rapports d’audit conviviaux et/ou présenter aux OSC les résultats de leurs contrôles.
Ayant passé des décennies à travailler dans des conditions peu favorables, il n’est pas surprenant que peu d’ISC du Pacifique aient une longue histoire de collaboration solide avec les OSC. En fait, la rédaction d’un résumé de rapport d’audit adapté aux besoins des citoyens est une expérience nouvelle pour nombre d’entre eux. Au cours de l’atelier, nous avons donc consacré beaucoup de temps à présenter des arguments convaincants en faveur de la publication des résumés d’audit (le pourquoi), à montrer des exemples de bons résumés (le quoi) et à expliquer le processus de rédaction de ces résumés (le comment).
Nous avons abordé les principes de base du langage clair et avons reçu un intervenant du bureau de l’auditeur général de l’État de Victoria qui nous a expliqué comment il crée des documents attrayants à partir de ses audits.
Nous avons demandé aux participants au cours de collaborer avec leurs collègues et de rédiger un résumé d’un rapport public de leur choix. Les dix bureaux d’audit public ont soumis un résumé des enseignements tirés de l’atelier et ont présenté ces résumés à tous les autres participants au cours. Les animateurs du cours ont fourni un retour d’information immédiat et constructif sur ces soumissions.
Nous avons également fait en sorte que les participants à l’atelier entendent le président du Forum de la société civile de Tonga, qui a expliqué que les OSC souhaitaient en savoir plus sur les systèmes de GFP.
L’auditeur général adjoint de Tonga a fait part de sa récente expérience de description du rôle de son ISC dans la GFP de Tonga lors d’un forum public pour les OSC, qui a également été retransmis en direct et diffusé sur la radio locale. Nous avons conçu le modèle de présentation que nous avons inclus dans la boîte à outils de l’atelier afin que nos ISC puissent le personnaliser pour répondre aux besoins d’un type d’événement similaire.
Nous reconnaissons que de nombreuses ISC du Pacifique sont confrontées à des défis qui n’existent pas dans d’autres régions du monde. Certains bureaux sont empêchés d’engager un débat public sur les audits pendant des mois, voire des années, en raison, par exemple, des longs délais de dépôt des rapports devant le corps législatif. D’autres n’ont que peu de médias pour diffuser leurs résultats. Par ailleurs, dans certains pays, des segments importants de la population ne pourraient jamais avoir connaissance d’un rapport d’audit si l’ISC se contentait de le publier en ligne.
Pour certaines ISC du Pacifique, l’implication des parties prenantes peut, en pratique, impliquer de se rendre en petit bateau sur des îles éloignées et d’expliquer les audits dans des langues autres que l’anglais aux chefs de village ou aux assemblées d’anciens (connus à Tuvalu, par exemple, sous le nom de Falekaupule). Ayant fourni une assistance technique sur les stratégies de communication des ISC, nous savons que c’est le type d’activité auquel certaines ISC aspirent.
Grâce à des ateliers comme celui-ci, nous aidons les ISC à s’engager plus efficacement auprès des OSC, en renforçant leurs capacités et en leur donnant certains outils pour le faire. Nous encourageons cet engagement afin que les ISC puissent maximiser l’impact de leur travail, en faisant valoir que ce seront probablement les OSC qui plaideront sans relâche en faveur de changements positifs sur la base des recommandations d’audit.
Une fois que ces relations auront été établies et que les OSC seront plus familières avec le rôle de leur bureau d’audit public local, nous espérons voir un plus grand engagement, y compris une participation active à la planification de l’audit et au suivi de la mise en œuvre.
Nous pensons que les OSC du Pacifique ont le potentiel d’être parmi les alliés les plus actifs de nos ISC et les bénéficiaires de leur travail de contrôle.
[1] Les avantages mutuels de l’engagement des organisations de la société civile