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Lettre du Président de l’INTOSAI : L’importance du rôle des institutions supérieures de contrôle en tant qu’auditeurs externes

September 30, 2024

Le président de l’Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI), le ministre Bruno Dantas, dans sa lettre de septembre 2024, explique que les institutions internationales, quelle que soit leur taille, sont principalement financées par les contributions et les fonds publics des pays membres. Comme ces ressources proviennent des budgets nationaux,
les institutions supérieures de contrôle (ISC) jouent un rôle crucial pour assurer la bonne gouvernance, la responsabilité fiscale, la gestion efficace et la transparence.

Les institutions internationales, quelle que soit leur taille, sont principalement financées par les contributions et les fonds publics des pays membres. Comme ces ressources proviennent des budgets nationaux, les institutions supérieures de contrôle (ISC) jouent un rôle crucial pour garantir la bonne gouvernance, la responsabilité fiscale, la gestion efficace et la transparence.

António Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), souligne que les défis mondiaux appellent des réponses appropriées. Dans notre monde interconnecté, des organisations telles que l’ONU, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international jouent un rôle essentiel dans la résolution de problèmes tels que la pauvreté, la santé publique et le changement climatique. Pour que ces organisations puissent remplir leur mission de manière efficace et responsable, le rôle des ISC est indispensable.

Ces institutions, chargées de superviser la gestion des ressources publiques dans leur pays, étendent leur rôle au-delà des frontières nationales en contrôlant les organisations internationales. Elles veillent à ce que les fonds mondiaux soient gérés avec intégrité, efficacité et transparence, conformément aux objectifs fixés. Leur rôle est essentiel pour la gouvernance mondiale, en renforçant la confiance du public et en améliorant les réponses aux crises mondiales.

La déclaration de Lima a reconnu le rôle crucial des institutions supérieures de contrôle (ISC) dans le contrôle des organisations supranationales dont les dépenses sont financées par les contributions des pays membres. Ces contrôles respectent les mêmes principes que ceux qui régissent les ISC au niveau national, mais ils sont adaptés aux circonstances spécifiques de chaque organisation internationale.

Le Comité des commissaires aux comptes des Nations unies, créé en 1946 pour contrôler l’ONU, ses fonds et ses programmes, est un excellent exemple de ce rôle mondial. Composé de trois membres issus des différentes ISC des États membres et élus par l’Assemblée générale pour un mandat de six ans, le Comité est chargé de vérifier les opérations financières, la conformité et l’efficacité des procédures comptables et financières et des contrôles internes, afin d’assurer une gestion efficace des Nations unies et de ses entités. Il adhère aux normes internationales d’audit et à d’autres normes acceptées, promouvant ainsi la transparence et l’obligation de rendre des comptes.

Depuis sa création, la Commission a fait appel à plusieurs ISC en tant qu’auditeurs externes. Il a commencé par l’ISC d’Ukraine (1947-1948), suivie de l’ISC de Suède (1947-1949) et de l’ISC du Canada (1947-1956 et 1968-1980). Ces institutions ont été choisies pour leur expertise en matière d’audit public afin de garantir l’impartialité et le respect des normes internationales.

La Cour fédérale des comptes du Brésil (TCU) a été élue pour rejoindre le Conseil à partir de juillet 2024, aux côtés des ISC de France et de Chine. La TCU a déjà réalisé deux audits sur place : l’un auprès de la Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK) à Pristina, et l’autre auprès de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), ainsi qu’un audit auprès de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL).

La participation internationale est très bénéfique pour les ISC. L’environnement multiculturel favorise l’amélioration continue des pratiques d’audit, en donnant aux auditeurs les moyens de traiter des questions complexes et en promouvant une perspective globale. L’ISCd‘Allemagne(Bundesrechnungshof) en est un excellent exemple, l’expérience de son conseil d’administration ayant conduit à des innovations technologiques, à une formation spécialisée et à la création d’équipes pluridisciplinaires.

La collaboration avec le Comité des commissaires aux comptes des Nations unies permet à l’INTOSAI d’étendre sa portée mondiale. Le rôle de chef de file de l’UTC au sein de l’INTOSAI et sa participation au conseil d’administration renforcent la voix de l’organisation au niveau mondial, augmentent sa crédibilité et sa visibilité et la consolident en tant que force essentielle dans la promotion des bonnes pratiques d’audit et de gouvernance publique.

Les ISC jouent un rôle crucial dans l’amélioration de la gouvernance mondiale, bénéficiant à la fois aux organisations internationales et aux institutions elles-mêmes en renforçant la capacité technique, en augmentant le prestige et en élargissant l’influence. Ces thèmes ont fait l’objet de discussions approfondies lors du Congrès international de l’audit organisé par l’ISC du Chili en septembre, qui a précédé l’entrée de la TCU à la Commission des comptes de l’ONU.

L’INTOSAI s’est engagée à promouvoir le rôle des ISC au sein des organisations internationales, en reconnaissant leur expertise et leur indépendance dans le contrôle des ressources publiques. En travaillant ensemble, nous pouvons étendre notre influence mondiale, renforcer l’intégrité et la transparence, et diffuser les bonnes pratiques d’audit et de gouvernance publique dans le monde entier.