L’initiative de développement de l’INTOSAI met l’égalité des sexes au premier plan
2020 est une année importante pour l’égalité des sexes. Les gouvernements, la société civile et le secteur privé se préparent à une série d’événements de haut niveau célébrant le 25e anniversaire du programme d’action de Pékin, par lequel les gouvernements du monde entier se sont engagés à faire progresser l’égalité, le développement et la paix pour toutes les femmes partout dans le monde.
Nombre de ces engagements ont été intégrés dans les objectifs de développement durable (ODD), notamment l’ODD 5, qui porte sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Responsables de ces engagements, les gouvernements doivent également veiller à ce que les assurances soient traduites dans les contextes nationaux. L’égalité entre les hommes et les femmes, désormais inscrite dans de nombreuses constitutions, lois, stratégies et politiques nationales, a également été adoptée dans différentes formes de budgétisation sensible au genre.
Grâce à leur travail d’audit, les institutions supérieures de contrôle (ISC) peuvent évaluer la qualité de l’engagement des gouvernements en matière d’égalité entre les femmes et les hommes et y contribuer ; grâce à un leadership exemplaire, les ISC peuvent démontrer leur pertinence pour tous les citoyens, hommes et femmes.
L’Initiative de développement de l’INTOSAI (IDI), organe autonome et sans but lucratif de l’Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI), a pour mission d’aider les ISC, en particulier celles des pays en développement, à améliorer durablement leurs performances et leurs capacités.
Le rapport d’inventaire mondial de l’IDI de 2017 a montré que la majorité des ISC (environ 75%) au sein de la communauté de l’INTOSAI étaient dirigées par des hommes. Les cadres supérieurs étaient également majoritairement des hommes (environ 59 %). Le potentiel d’amélioration est évident et l’intégration de l’égalité des sexes dans la planification stratégique, opérationnelle et budgétaire est essentielle.
L’IDI a mis en place une politique de genre et a réalisé une auto-évaluation institutionnelle sur le genre. Depuis 2020, l’IDI s’assure que le soutien inclut une perspective de genre en menant des analyses de genre lors de la conception de nouvelles initiatives de l’IDI.
En plus de soutenir les ISC dans l’établissement d’objectifs de participation féminine, l’IDI exige des ISC qu’elles prennent en compte l’équilibre entre les sexes lors de la nomination des participants aux initiatives de l’IDI, telles que le programme des jeunes leaders de l’ISC (SYL). La participation initiale de 80 % de femmes au programme SYL (après une sélection basée sur le mérite) est éloquente. Cette tendance s’est répétée lors de la deuxième itération, puisque 75 % des personnes sélectionnées étaient des femmes.
Le soutien de l’IDI s’étend également au niveau régional. L’IDI est fière de s’associer à l’Organisation des institutions supérieures de contrôle des finances publiques d’Amérique latine et des Caraïbes (OLACEFS) pour aider les ISC membres à vérifier la préparation nationale à la mise en œuvre de l’ODD 5. La publication “Les nations sont-elles préparées à la mise en œuvre de l’Agenda 2030 ?” contient les enseignements tirés du projet commun avec l’OLACEFS, ainsi qu’avec des ISC d’autres régions.
L’amélioration de l’égalité entre les hommes et les femmes passe également par la sensibilisation et l’exemplarité :
- Organiser le tout premier événement parallèle sur le genre facilité par l’IDI lors du Congrès de l’INTOSAI à Moscou en septembre 2019 ;
- Développer le modèle d’audit des ODD de l’IDI (ISAM), récemment finalisé, une approche et une méthodologie pour l’audit de la mise en œuvre des ODD qui comprend une illustration sur “l’élimination de la violence des partenaires intimes à l’égard des femmes”, qui est liée à la cible 5.2 de l’ODD.
En outre, le conseil d’administration de l’IDI compte actuellement 70 % de femmes, une exception rare dans le monde de la gouvernance d’entreprise.
Malgré les progrès réalisés, l’IDI reconnaît que l’intégration de la dimension de genre au sein d’une organisation est un défi. Aucun pays n’a atteint l’égalité totale entre les hommes et les femmes et, dans certains pays, des résistances à l’égalité entre les hommes et les femmes subsistent.
Le 25e anniversaire du programme d’action de Pékin est le moment idéal pour élargir et renforcer notre engagement en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes.